Ostéopathie et sommeil

Le sommeil constitue pour l’être humain la forme la plus aboutie du repos. 

Il permet au corps de s’auto-réguler sur le plan physique, psychique et métabolique. Ceci est possible grâce à une baisse de l’état de conscience corporelle et une diminution du tonus musculaire. 

Le sommeil favorise notamment : 

  • la régénération cellulaire

  • l’élimination des toxines

  • la régulation hormonale

  • la stimulation des défenses immunitaires

Il est essentiel à la préservation de nos capacités cognitives. 

Ainsi nous passons environ 1/3 de notre vie à dormir pour rester en bonne santé.

Les conséquences d’une mauvaises qualité de sommeil ne sont donc pas neutres pour le corps allant parfois jusqu’à favoriser l’apparition de pathologies. La question des troubles du sommeil est donc un enjeu de santé publique. 

En France, 37% des français souffriraient régulièrement de troubles du sommeil ou de l’éveil selon l’INSERM. 

En rétablissant une bonne mobilité au niveau des différentes structures du corps humain pour leurs permettre de fonctionner au mieux, l’ostéopathie accompagne la régulation corporelle et aide à améliorer la qualité de sommeil. 

SOMMAIRE

  1. L’organisation du sommeil 

  2. Les pathologies et les troubles du sommeil 

  3. Comment agit l’ostéopathie pour améliorer la qualité de sommeil 

1. L’organisation du sommeil 

Le sommeil se divise en plusieurs cycles de conscience et de vigilance différents. 

Au cours d’une nuit, on distingue 4 à 6 cycles d’environ 90 minutes qui se succèdent. Chaque cycle commence par une phase de sommeil léger, se poursuit par une phase de sommeil profond et se termine par une phase de sommeil dit paradoxal où l’individu présente à la fois un état de sommeil léger et profond qui favorise l’apparition des rêves. 

Le sommeil varie au cours de la vie. Durant la croissance (jusqu’à 20 ans environ), le sommeil est majoritairement profond et devient plus léger en vieillissant, ce qui explique l’apparition plus fréquente des troubles du sommeil avec l’âge. 

2. Les pathologies et les troubles du sommeil 

Les pathologies se caractérisent par : 

  • la diminution ou l’augmentation anormale du temps du sommeil,

  • une qualité de sommeil détériorée de manière significative,

  • la survenue d’épisodes de somnolence qui baissent le niveau de vigilance pendant les phases d’éveil.

On distingue plusieurs types de pathologies : 

  • L’insomnie 

Elle concerne 1 français sur 5.

9% de la population française souffrirait d’insomnie sévère. 

Elle se caractérise par des difficultés d’endormissement, des réveils nocturnes/matinaux ou encore une sensation de sommeil non récupérateur à raison de 3 épisodes par semaine au minimum depuis au moins 1 mois. Une fatigue au cours de la journée est toujours présente, des difficultés de concentration ainsi qu’une irritabilité sont notables. 

  • L’apnée du sommeil 

4% des hommes et 2% des femmes sont concernés. Environ 10% des personnes à partir de 50 ans. 

Elle se manifeste par des arrêts involontaires de la respiration (apnées) durant le sommeil. Ces épisodes provoquent des « micro-réveils » qui empêchent d’entrer dans la phase de sommeil profond. Ce phénomène apparaît lorsque les muscles de la langue et de la gorge se relâchent de façon trop importante pendant le sommeil et viennent obstruer le passage de l’air au niveau des voies aériennes supérieures (pharynx). Au cours de la nuit, les arrêts respiratoires peuvent varier de 10 à 30 secondes, à des fréquences variables. Ces apnées commencent à devenir pathologiques si elles sont présentes plus de 5 fois / heure. 

Des troubles de la vigilance et de la mémoire, des ronflements sonores pendant la nuit accompagnent l’apnée du sommeil, ainsi que la sensation de ne pas avoir un sommeil réparateur. Des dispositifs médicaux comme la pression positive continue (PPC) et l’orthèse d’avancée mandibulaire (OAM) peuvent être proposées par les médecins spécialistes du sommeil en fonction de la sévérité de l’apnée du sommeil. 

  • Le Syndrome des jambes sans repos 

5% de la population adulte en souffrent. 

Ce syndrome se manifeste par une sensation douloureuse au niveau des jambes, accentuée par l’immobilité de la posture allongée pour dormir et qui a tendance à être soulagée par le mouvement. Durant le sommeil, des mouvements involontaires et non conscients des jambes engendrent une altération des cycles du sommeil. 

  • Les hypersomnies

On distingue trois pathologies principales dans les hypersomnies : 

  • la narcolepsie/cataplexie (1 personne sur 3 à 5 000),

  • l’hypersomnie idiopathique (1 personne sur 100 000),

  • le Syndrome de Kleine-Levin (1 à 5 personnes sur 1 000 000).

Elle se traduisent par un besoin excessif de sommeil : 

  • un allongement du temps de sommeil malgré une durée de sommeil normale ou élevée,

  • une somnolence excessive la journée,

  • des endormissements involontaires et incontrôlables au cours de la journée,

  • une sensation d’épuisement chronique.

D’autres symptômes non énumérés sont également plus spécifiques à chaque pathologies, comme la chute du tonus musculaire dans les cas de narcolepsie/cataplexie. 

Parmi les troubles du sommeil on distingue : 

  • Les parasomnies 

Elles correspondent à un ensemble de phénomènes anormaux et indésirables se produisant à l’endormissement ou pendant le sommeil. 

  • le somnambulisme (déambulations nocturnes en état d’inconscience)

  • le bruxisme (serrage et/ou grincement des dents)

  • la somniloquie (paroles pendant la nuit)

  • la catathrénie (sons non articulés)

  • les terreurs nocturnes (état d’agitation et cris) 

  • l’énurésie (incontinences urinaires au lit)

  • la sexosomnie (comportements sexuels inconscients)

  • les troubles du comportement en sommeil paradoxal (TCSP)

  • les cauchemars 

  • les paralysies du sommeil 

  • les hallucinations à l’endormissement ou au réveil 

  • les troubles alimentaires 

  • Les troubles du rythme circadien 

Ces troubles apparaissent lorsque notre horloge biologique se dérègle. Les patients ont alors des difficultés d’endormissement ou un réveil matinal avant la sonnerie du réveil. Ces troubles apparaissent de façon épisodiques lors des décalages horaires. 

3. Comment agit l’ostéopathie pour améliorer la qualité de sommeil ? 

L’ostéopathie a pour but de favoriser la régulation du corps humain. En relâchant les structures corporelles en tension, elle favorise un état de relâchement global propice au sommeil. Au cours d’une séance, l’ostéopathe cherche tout d’abord à identifier les habitudes de vie qui pourraient perturber le cycle du sommeil et maintenir le corps sous vigilance (exposition aux écrans - consommation de café…). 

Il prête également attention à l’état de fatigue du patient, à sa qualité respiratoire (nasale/buccale) et aux éventuels troubles nocturnes (ronflements/bruxisme…). Il peut à tout moment réorienter le patient vers son médecin en cas de suspicion de troubles du rythme du sommeil ou de la ventilation. 

En pratique, selon les besoins du patient, l’ostéopathe pourra agir sur la réduction des douleurs musculaires et articulaires afin de permettre au patient de s’adapter confortablement à sa literie. 

L’ostéopathie permet également de limiter les contractions musculaires réflexes la nuit comme celles des muscles de la mâchoire en cas de bruxisme (serrage/grincement des dents). 

Chez les patients souffrant d’apnée du sommeil, des traitements ciblés sur les sphères oro-maxillo-faicale (régions buccale et faciale), crânienne et cervico-thoracique (cou/cage thoracique) seront réalisés afin de libérer les tensions autour des voies aériennes supérieures et du diaphragme. Ceci contribue à améliorer la ventilation du patient et à limiter les apnées d’origine positionnelle ou de permettre une meilleure adaptation des patients aux dispositifs médicaux proposés (PPC/OAM). L’ostéopathie peut s’avérer très utile pour les patients ne supportant pas les dispositifs médicaux en traitant les tensions des sphères crânienne, dentaire et cervicale qui empêchent une bonne adaptation physique au dispositif. L’apport de ce confort physique est généralement d’un bon soutien pour aider le patient à poursuivre leur traitement.

L’ostéopathe peut également travailler la sphère dentaire et la mâchoire pour limiter les douleurs en cas de traitement orthodontique porté la nuit ce qui soutient aussi le patient à porter l’appareillage dentaire et à la réussite du traitement. 

Pour les personnes souffrant du syndrome des jambes sans repos, l’ostéopathe va principalement corriger les dysfonctions localisées au niveau du bassin et des membres inférieurs pour libérer les points de passage du système veineux et des nerfs. Il optimise ainsi l’oxygénation des muscles et relance le système circulatoire (amélioration de la circulation sanguine), ce qui apaise la sensation douloureuse des impatiences dans les jambes.  

Enfin le traitement ostéopathique permet de réguler le système nerveux végétatif qui assure le maintien des fonctions autonomes du corps comme la respiration, la digestion, le rythme circadien et la régulation des glandes endocriniennes. Ceci permet aux patients de retrouver un rythme de sommeil, d’optimiser le processus de régénération cellulaire nocturne et de limiter les troubles digestifs (reflux gastro-oesophagien). 

Rappel : L'ostéopathie est une prise en charge complémentaire au suivi médical et ne le remplace pas. Il est recommandé de consulter votre médecin généraliste si vous pensez souffrir de pathologies ou de troubles du sommeil. L’avis d’un médecin spécialiste du sommeil peut également s’avérer nécessaire.

Pour en savoir plus
Téléphone: 06 25 63 03 59
Mail: vjaulent.osteopathe@gmail.com

Article rédigé par Victoire JAULENT - Ostéopathe à Neuilly-sur-Seine

Sources : 

INSV - Institut National du Sommeil et de la Vigilance 

INSERM - Institut National de la Santé Et de la Recherche Médicale 

CHUV - Centre d'investigation et de recherche sur le sommeil 

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5738827/

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC8988094/

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC6832476/

https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/20226365/

https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/33218540/

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC7079051/pdf/JOOR-47-432.pdf

file:///Users/VJ/Downloads/belindabombei,+Journal+manager,+Parkinson_RLS_EssentialTremor.pdf

Victoire Jaulent